On a tous entendu maman, belle-maman ou une matante nous dire : « Donne-lui donc une petite tappe, c'est pas la fin du monde! ».
Une fois, j'ai donné une tappe sur les fesses à mon plus vieux et je me suis sentie comme une mégère directement sortie du Moyen Âge. Comment un adulte, de surcroît un parent, peut-il imposer sa force physique à un tout-petit?
Au Canada pourtant, c'est permis. Une loi de 1892 autorise les parents à corriger physiquement leurs enfants âgés de 2 à 12 ans :
Tout instituteur, père ou mère, ou toute personne qui remplace le père ou la mère, est fondé à employer la force pour corriger un élève ou un enfant, selon le cas, confié à ses soins, pourvu que la force ne dépasse pas la mesure raisonnable dans les circonstances.
43 pays interdisent désormais les punitions corporelles, mais pas le Canada. |
Quelle est cette mesure raisonnable dont parle le code criminel? Comment pourrait-on la quantifier, la qualifier?
En 2004, la Cour suprême du Canada a émis un jugement qui venait préciser la vieille loi du code criminel. Ainsi, les corrections corporelles pouvaient être administrées à des enfants de 2 à 12 ans, si l'enfant pouvait apprendre de cette leçon, si la correction était jugée mineure ou n'était pas administrée avec un objet, si elle n'était pas jugée inhumaine, dégradante ou douloureuse et qu'elle ne devait pas être le résultat d'une perte de contrôle, frustration ou comportement abusif de la part du parent.
Pourtant, 43 pays à ce jours ont décidé de rendre illégales les punitions corporelles faites aux enfants. Le magazine Time.com a publié la liste de ces pays et quelques faits étonnants sur le sujet, notamment : seules les filles sont épargnées par les punitions corporelles en Chine, à Singapour, en Inde et au Qatar, les enfants peuvent légalement recevoir des coups de cannes (eh oui!), être fouettés ou battus.
Je ne comprends pas pourquoi le Canada maintient cette loi. Elle n'a plus aucun fondement dans notre société. Suis-je la seule à penser ainsi?
Non, vous n'êtes pas la seule ! Je partage votre indignation. Merci de nous sensibiliser.
RépondreEffacer