En 2014, ce sera le 20e anniversaire de l'Année internationale de la famille et pour cette occasion, Nicole Léger, la ministre de la famille, lance une consultation publique pour se faire une idée plus juste du portrait familial d'aujourd'hui. Elle nous demande - à nous, petites madames et monsieurs chefs de famille - de participer à une consultation en ligne. Le sondage prend environ dix minutes.
L'une des questions du sondage porte sur les principaux défis que devront affronter les familles au cours des cinq prochaines années. J'en ai identifié deux :
Les soins aux personnes âgées en perte d'autonomie et en fin de vie
Il ne faut pas oublier que nous, les parents, sommes aussi les enfants de quelqu'un. Et nos parents vieillissants auront besoin de soins. Pour certains de mes amis sans enfants, cette étape a déjà eu lieu ou est en cours et c'est un moment épuisant, drainant, très difficile. Quand en plus on a des enfants à gérer au quotidien, c'est une couche de plus qui s'ajoute à cette difficile étape de la vie. Les services aux personnes âgées et malades doivent être au coeur de nos préoccupations. Les histoires d'horreur que j'entends à ce sujet me font frissonner. Notre société ne sait pas quoi faire de ses vieux, ne sait pas comment les aimer, comment les traiter. Avec les enfants, ce sont les personnes les plus vulnérables et voilà qu'on les « parkent » dans des établissements qui échappent à la législation, qu'on les trimbalent d'un hôpital à un autre, qu'on leur fait manger du « mou » sans saveur. Et leurs enfants se débattent dans un labyrinthe de procédures complexes en même temps qu'ils vivent des moments chargés d'émotions difficiles. Un projet pour assurer la dignité des personnes âgées en perte d'autonomie ou en fin de vie, ça nous concerne tous. Nous serons les prochains sur la liste...et puis ensuite, nos enfants. Oui, un jour, nos enfants tout mignons deviendront vieux eux aussi.
La santé mentale des familles
Au quotidien, on fait des blagues. « As-tu pris ton Prozac? » ou encore on se fait sourire en parlant de l'apéro quotidien qui finit par ressembler à une demi-bouteille de vin par soir. On essaie de trouver une soupape quelconque pour tenir debout. Il n'en demeure pas moins que la dépression, le « burn-out », l'épuisement ou appelez ça comme vous voulez, nous guette. Le rythme de nos vies est intense, les inquiétudes du quotidien sont souvent envahissantes et pour bien des gens, le sentiment d'isolement plombe tous les efforts pour nager à la surface. La santé mentale a de multiples causes et s'exprime de bien des manières, mais ses impacts sur la qualité de vie familiale sont directs, tangibles, sournois. Quand un parent souffre d'un trouble de santé mentale, il peut hypothéquer plusieurs générations devant lui...il n'est pas nécessaire de commettre un geste fatal pour anéantir une famille. Et nos enfants aussi ont besoin d'aide. D'excellents programmes expérimentaux comme S'équiper pour la vie permettent aux enfants de mieux se connaître et à développer des stratégies pour faire face aux difficultés. Et que dire de nos aînés...eux aussi ont besoin de soutien mental...
Bref, il y a certainement des tonnes d'autres défis, mais pour moi, ce sont les plus importants car ils touchent à peu près tout le monde.
Selon vous, quels seront les prochains défis de la famille?
Un des grands défis des années à venir sera de faire un peu de ménage dans les services d’hébergement pour personnes âgées. Il serait plus que souhaitable de les voir moins comme des « business » et plus comme une extension de leur milieu familial.
RépondreEffacerMon père souffre d’une maladie dégénérative mais reste à peu près autonome à la maison. Une récente intervention chirurgicale commandait cependant une convalescence au cours de laquelle il avait besoin de certains services de base. Ma mère, épuisée ne pouvait les lui prodiguer. Nous l’avons donc convaincu de passer quelques jours dans une de ces résidences qui offrait de courts séjours en convalescence.
Le séjour qui devait durer 3 jours a pris fin après moins de 24 heures. On l’avait installé dans une chambre très bruyante, avec comme voisins le moteur de l’ascenseur et la chute à déchets. J’ai moi-même été témoin de cet environnement bruyant et non propice à la récupération. La bouffe, pour l’avoir vue et goûtée n’a rien à envier à celle des hôpitaux.
En faisant valoir à la directrice de l’endroit, que placer une personne en convalescence dans un tel environnement n’était pas nécessairement la décision du siècle on m’a simplement répondu que « plein de monde est passé par cette chambre et personne n’a jamais chialé. »
Ça m’a tout pris pour demeurer poli le temps que j’escortais papa hors de cette dompe. On en a finalement pris soin, moi ma mère et ma conjointe à la maison.
Dans le meilleur des mondes, on aimerait prendre soin de nos vieux parents à la maison, mais c’est parfois impossible en raison de nos propres limites face à leur condition. Je souhaite donc que si un jour papa doit aller vivre en résidence, celle-ci soit digne de confiance et lui offre un environnement similaire à ce qu’il retrouverait à la maison.
Dans l’état actuel des choses, la situation me fait u peur. De nombreux cas, solidement documentés font état de situation inacceptables vécues par nos aînés. Et quand ils dénoncent, on les poursuit en diffamation. Qu’on mette donc au pas ces entrepreneurs plus intéressés à engranger des profits que traiter nos vieux avec respect.