8/26/2009

Les relevailles

Avant d'accoucher, je m'étais promis de faire l'effort d'écrire un court billet quotidien une fois bébé arrivé, mais c'est sans doute parce que j'avais tout oublié des exigences d'un poupon.

J'avais aussi complètement sous-estimé le temps (et l'énergie) que viendrait nous tirer notre plus vieux. On se disait qu'à cinq ans et demi, il ferait le "grand garçon" et qu'il se montrerait compréhensif, mais nous nous sommes "gourés" d'aplomb!

Au-delà des moments "Kodak" avec son petit frère, sa joie et son enthousiasme ont fait place à la surexcitation et à des comportements d'enfant de trois ans : crises, demande d'attention (comme il n'en a jamais demandé à trois ans!!!), chiâlage, refus de respecter les consignes et un besoin complètement démesuré d'encadrement qu'il a quotidiennement exprimé avec la phrase suivante (prononcée sur le ton autoritaire d'un enfant de 5 ans ) : "Mes parents (avec les bras repliés sur les hanches), j'ai besoin d'un adulte pour faire une activité"! C'est ce que ça donne quand un enfant est habitué à la garderie depuis presque cinq ans et qu'il se retrouve à la maison pendant quelques semaines avec des parents occupés. Il pense que ses parents sont des éducatrices de garderie! Heureusement que l'école commence la semaine prochaine!

On ne lui en veut pas, c'est juste qu'avec le manque de sommeil, c'est un peu plus difficile à gérer et je peux très bien comprendre que des mères qui n'ont pas d'aide pendant cette période pètent les plombs. Si je devais changer quelque chose à la panoplie de recommandations que nous font les infirmières et le CLSC, je leur dirais d'insister davantage sur l'importance d'avoir de l'aide à domicile et de promouvoir des ressources telles que le Groupe Les relevailles (Québec) et Les relevailles de Montréal (Pointe-aux-Trembles) qui sont discrètement mentionnées dans le guide Mieux vivre avec son enfant.

Les premières semaines sont épuisantes et on a beau dire aux futures mamans de se reposer au retour à la maison, il n'en demeure pas moins que la réalité ne nous permet pas toujours de rester au lit et de suivre le rythme des tétées de bébé tel que recommandé dans le guide Mieux vivre avec son enfant. Surtout pas quand on a un deuxième enfant et même avec un chum super efficace et attentionné qui a aussi ses limites. Il faudrait que chaque nouvelle maman puisse compter sur un petit comité "relevailles" qui se chargerait du ménage, des repas et de l'"entertainement" des enfants plus vieux. D'ailleurs, je me disais que les proches qui se cassent toujours la tête pour offrir un cadeau de naissance approprié pourraient se cotiser pour offrir des services d'entretien ménager ou un service de repas préparés pendant quelques semaines.

Bon, je commence à entendre les grognements du petit qui a (encore) faim. Il boit trois "seins" par tétée, parfois quatre et il lui faut souvent un biberon de lait maternisé pour compléter son repas car mon petit monsieur est en phase de croissance intense. Si je ne lui refilais pas un petit "bib" de lait maternisé de temps à autres, je crois que je ne pourrais ni prendre ma douche ou même manger!

8/09/2009

C'est arrivé un 1er août près de chez nous...

C'était comme dans un film. À 2h30 du matin, j'ai été réveillée par une étrange sensation. Avais-je soudainement perdu le contrôle de ma vessie? En moins de temps qu'il ne le faut pour ouvrir le deuxième œil, je venais de comprendre que je perdais mes "eaux".

Je me suis levée sans trop savoir où me lancer. Mon chum a bondi du lit en même temps. Mes pensées allaient dans tous les sens et je lui transmettais les "ordres" un à la suite de l'autre : tu dois appeler mon père, va chercher la valise du bébé, n'oublie pas d'apporter tes oreillers et une couverture, apporte-moi le téléphone car je dois appeler l'hôpital. J'essayais de me souvenir de tout ce que le guide "Mieux vivre" nous disait de faire et surtout, de rester calme tout en essayant d'éponger les dégâts. Une fois au bout du fil, l'infirmière de l'hôpital, m'a rassurée : vous avez deux bonnes heures devant vous. Profitez-en pour prendre une douche et vous préparer tranquillement. Pas de panique. J'ai suivi ses conseils, mais j'étais quand même inquiète. Est-ce que le bébé pouvait manquer de liquide amniotique? Semble-t-il que non...

On a paqueté la voiture de tous les biens essentiels (et surtout non-essentiels) dont nous pensions avoir besoin pour ce séjour annoncé à l'hôpital. Vers les trois heures trente, nous étions sur le pont Jacques-Cartier. À 4h00, j'étais déjà dans ma chambre. À 5h30, après une heure et demi de contractions de plus en plus fréquentes et intenses, j'ai crié le mot magique "P-É-R-I-D-U-R-A-L-E, SVP!!!!". À peine dix minutes plus tard, l'anesthésiste était à mon chevet, prêt à me soulager. Le reste, je ne m'en souviens pas. Je me suis endormie pendant un petit moment. Puis, vers les 10h, il fallait commencer à pousser.

Le personnel de l'hôpital a été irréprochable, en particulier une infirmière nommée Guylaine qui a été un coach formidable pendant l'épreuve de la poussée. Sans elle, j'aurais peut-être lâché, car franchement, comparativement à mon premier accouchement, c'était plus difficile. Un deuxième accouchement devrait être plus facile, mais ce n'est pas toujours le cas. Et mon chum là-dedans a vraiment tout fait pour m'aider, m'épongeant le front avec des petites débarbouillettes froides. Il a été un "partner" parfait!

Et puis, il fut. À 11h32 précisément, le petit Louis-Philippe prenait enfin contact avec le monde et cette fois, j'ai eu le privilège de l'avoir sur ma poitrine aussitôt né. Quel bonheur de faire connaissance avec ce petit être qu'on a porté pendant ces longues semaines. Et surtout, quelle joie de constater qu'il est en santé...

Une semaine plus tard, nous nous ajustons progressivement à son rythme et j'essaie, ici et là, de rattraper les heures de sommeil. J'allaite, allaite et allaite encore, mais je complète ici et là avec un petit biberon de lait maternisé, surtout au beau milieu de la nuit. Papa peut ainsi prendre la relève une nuit sur deux.

Donc, on s'ajuste et très bientôt, je reprendrai le fil de mon blogue...