Tous les matins, c'est la même histoire.
Nous nous levons tant bien que mal à la même heure et essayons d'être prêts tous les trois vers 7:00 pour attraper le train de 7:12. À 6:55, c'est souvent l'heure d'un drame sans pareil : fiston ne trouve pas sa deuxième chaussure, papa cherche son portefeuille ou je m'aperçois que j'ai oublié de me raser les jambes sous ma jupe (que j'en vois une qui rigole....).
La panique s'installe, nous devenons tous fous et nous précipitons vers la gare en voiture. Règle générale, plus le temps presse, plus il y a d'obstacles sur la route : un camion-remorque qui bloque le chemin, une voiture qui roule à 20 km/h ou, comme la semaine dernière, des travaux de construction qui n'ont jamais été annoncés.
Dans la voiture, la tension monte. Papa s'énerve et croit qu'il réussira à faire voler son bolide au-dessus des obstacles. Je m'accroche solidement aux portières et ou au tableau de bord, croyant que nous allons aboutir dans le décor. Fiston a une surdose d'adrénaline et nous bombarde de "pourquoi" : "Papa, pourquoi les autres vont plus vites que nous?" ou "Maman, pourquoi on va manquer le train?". Nous retenons notre souffle jusqu'à l'entrée du stationnement. Certains matins, le train se pointe déjà alors que nous arrivons à peine dans le stationnement. Il faut nous retenir pour ne pas écraser les piétons qui défilent bien lentement devant notre voiture (ne vous affolez pas, nous n'avons aucunement l'intention d'écraser des piétons, sauf que...). Et on l'entend au loin "ting-ke-ting-ke-ting-ke-ting".
Il arrive. Vite, il faut garer la voiture. Disciplinés que nous sommes, chacun s'affaire à sa tâche. Je sors de la voiture, prends mon sac, ouvre la portière de fiston, détache son harnais de sécurité. Papa, lui, s'empare de tous les autres sacs dans le coffre arrière de la voiture. Fiston lui, nous pique une crise, right there, parce qu'il voulait lui-même détacher son harnais. "Ting-ke-ting-ke-ting-ke-ting"."Dépêche-toi, on va manquer le train!!!". Je l'accroche par le bras, papa verrouille les portières. Au galop, nous nous dirigeons vers le train qui vient de s'arrêter. Les gens commencent à monter. Nous sommes encore au milieu du stationnement. Mon coeur veut sortir de ma poitrine. Chargé comme une mule, papa essaie de trotter; fiston chiale, résiste et s'obstine : "Pas grave si on manque le train, maman, on prendra l'autre, gnan!". Je fais tout mon possible pour l'ignorer.
On accélère le pas. Les passagers sont presque tous à bord. Papa nous dépasse. Fiston lâche un appel dramatique à son père : "Attends-nous, papa!". Je le rassure, on va y arriver. Papa se hisse dans le train et retient la porte. On galope derrière. On monte. Fiou, nous y sommes enfin! Les portes se referment derrière nous. Nous traversons le wagon et prenons notre place habituelle. Je grogne en me disant que ça va faire, qu'on ne devrait pas être pressés ainsi. C'est pas une vie!
Jeudi soir, j'ai enfin décidé que c'était la fin de nos matinées infernales et j'ai décidé de prendre le taureau par les cornes. J'ai trouvé la solution.
Ce matin, alors que fiston et son papa se ruaient vers la voiture, je savourais ma dernière bouchée de toast, complètement relaxe. Quand nous sommes arrivés au stationnement, l'endroit était presque désert. Papa se félicitait d'être arrivé en avance. Fiston ne comprenait plus rien. Maman était super calme, souriante et très fière de son coup.
Fallait y penser : jeudi soir, j'ai réglé toutes les horloges de la maison avec dix minutes d'avance. Hé,hé, hé! Pas pire, hein?
Mais ssshhhuuttt.....faut pas le dire...
Aucun commentaire :
Publier un commentaire
Merci de me laisser un commentaire! C'est toujours très apprécié!