Dans
Il s’agit certes d’un noble choix et je le respecte. Ce qui me met hors de moi, c’est le message à peine subtil de M. Thibault : leur méthode est la seule formule gagnante pour cultiver une famille heureuse et des enfants épanouis :
« Nous avons choisi de nous faire jardiniers, et comme cela demandait une présence de tous les instants, nous avons renoncé à un certain mode de vie pour nous concentrer sur ce projet de jardinage de l’amour. Vous devinerez que l’un de nous s’est investi plus concrètement dans ce jardinage, ce en renonçant à d’autres choses comme à cette importance démesurée à la réussite professionnelle ou à l’accumulation de biens. En choisissant de grandir auprès de nos enfants, en osant être plutôt qu’avoir, nous récoltons aujourd’hui ce que nous avons semé. Par choix d’amour, nous avons offert ce que nous croyions de mieux à nos enfants, et nous y croyons toujours ».
Le choix du couple Thibault-Moses est sans doute excellent, mais comment peut-il insinuer que c’est le meilleur et le seul souhaitable? Il y a autant de modèles familiaux qu’il y a de familles et c’est d’abord la qualité de la relation que nous entretenons avec nos enfants qui détermine leur propension à s’épanouir sainement.
Mon conjoint et moi-même travaillons tous les deux et notre fils, qui aura 3 ans le mois prochain, fréquente une garderie à plein temps et ce, depuis l’âge de un an. Notre fils a pourtant des bases solides. Malgré nos occupations, il nous reconnaît en tant qu' « adultes significatifs » dans sa vie. Tous les jours, il nous raconte sa journée passée à la garderie et d'heureux échanges prennent place entre nous à l'heure du souper et le lendemain au petit déjeuner. La fin de semaine, nous consacrons religieusement nos samedis et dimanches en famille. Nous regardons ensemble les « petits bonhommes » en déjeunant ; en après-midi, notre fils participe –bien que symboliquement - au ménage, nous allons nous promener à la montagne ou faire les courses ensemble. Ces moments que nous passons en famille, nous les vivons intensément et harmonieusement.
Sa vie est aussi colorée par la relation exceptionnelle qu’il entretient avec son grand-père qu’il voit quotidiennement. Même si sa marraine habite loin, il lui parle au téléphone hebdomadairement. À la garderie, il adore ses éducatrices et elles lui rendent à merveille. Ses petits amis forment une société à laquelle il est parfaitement intégré. En somme, notre fils a un environnement stable, il est entouré d’adultes qui l’aiment, le respectent, le reconnaissent en tant qu’individu. La venue d'un deuxième enfant dans notre petite famille ne fera que renforcer les liens déjà solides entre nous.
M. Thibault, ce n’est pas parce que les deux parents travaillent qu’ils sont de « méchants » carriéristes qui consomment à outrance. Et même si des parents étaient carriéristes, il se peut que leur relation soit impeccable avec leurs enfants. Être présent dans la vie d’un enfant, c’est d’abord reconnaître pleinement qu’il existe, c’est lui rappeler quotidiennement qu’il est important et c'est de préserver le fil du dialogue avec lui. Combien de familles dites traditionnelles ont manqué à ces principes?
Personnellement, j'aurais davantage appris à me faire confiance et à être heureux si ma mère n'était pas restée à la maison. Les mères sur le marché du travail ont davantage confiance en elles, et enseignent toutes sortes de choses extrêmement utiles à leurs enfants. Oui, l'amour, le temps en famille, ça compte, mais préparer nos enfants pour la vie est tout aussi essentiel.
RépondreEffacerVive la simplicité d'esprit. Je suis bien heureux pour ce cher monsieur et sa belle famille.
RépondreEffacerSi la vie était si simple, le modèle familial serait le même pour tous (qui ne se rappelle pas de la parodie de "Papa a raison" de RBO avec Bud).
Heureusement, ce n'est pas le cas et nous pouvons (nos enfants aussi) bénéficier des expériences diverses d'une multitude de personnes. Ça aussi c'est de l'enrichissement.
À tous ceux et celles qui auront lu ce mot dans La Presse, j'espère que vous aurez compris que c'est Papa Roch qui a choisi de mettre un bémol sur ses choix en suspendant son parcours professionnel et non maman. Et c'est grâce à l'ouverture d'esprit de mon épouse que j'ai pu grandir auprès de nos enfants. Comme quoi on peut briser certains stéreotypes. S'il est un appel, il s'agit avant tout de dire qu'élever un enfant c'est merveilleux, que ce n'est plus l'affaire exclusive de maman, et oui messieurs les papas nous pouvons revendiquer ce privilège de grandir avec nos enfants en étant à la maison avec eux.
RépondreEffacerÀ Monsieur Roch : j'ai mal compris - je croyais que c'était votre épouse qui avait délaissé son parcours professionnel - Je vous félicite en tant que papa d'avoir pris la relève ainsi, mais je maintiens ma position : un parent à la maison 24/24 n'est pas le seul choix possible pour élever une famille heureuse.
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