Les médias nous apprennent que les Français sont les champions de la natalité en Europe avec 2 enfants par femme.
On associe généralement le succès du taux de fécondité au progressisme des politiques de conciliation famille-travail. Selon le démographe Hervé Le bras, la tradition nataliste en France s'expliquerait grandement par la tendance historique des Françaises à avoir peu d'enfants.
(NDLR : Dans un article publié dans le Devoir dans l'édition du 20-21 janvier 2007, M. Lebras s'explique avec plus de précision :
Les bons résultats français ne sont probablement pas étrangers au fait que les Français se préoccupent depuis très longtemps de la natalité. Dès 1750, en Normandie, on s'inquiétait du petit nombre de naissances. Les mouvements natalistes apparurent dès la fin du XIXe siècle, alors que certains attribuaient la défaite française de 1870, aux mains de la Prusse, au fait que les Français ne faisaient plus assez d'enfants. )
Parmi les politiques incitatives qui permettent aux Françaises de demeurer actives sur le marché du travail après la naissance de leur enfant, il y notamment l'école maternelle publique et gratuite pour les enfants à partir de 2 ans et qui accueille pas mois de 190 000 enfants de moins de trois ans. Environ la moitié des quelques 2.4 millions d'enfants de mois de trois ans en France bénéficie d'un mode de garde aidé par la collectivité tandis que les crèches accueillent 1 enfant sur dix. Les assistantes maternelles s'occupent de 680 000 enfants.
Plus important encore, les Françaises bénéficient d'un appui favorable de la collectivité. Avoir des enfants et travailler est normal et bien vu.
Le quotidien Libération pousse encore plus loin en qualifiant le modèle de conciliation famille-travail français de modèle d'«indépendance féminine». Si les Françaises sont les plus fécondes, elles demeurent aussi les plus actives une fois devenues mères de famille. À cet égard, les propos du sociologue François de Singly, rapporté par Libération, portent à réfléchir:
«L'arrivée de l'enfant ne signifie pas un changement d'identité, et, une fois sur deux, n'implique même pas le changement de statut familial (mariage). La Française est mère mais entend bien garder son capital scolaire et professionnel, son capital de séduction : elle considère qu'elle peut jouer avec l'ensemble de ses potentialités et a droit, éventuellement, à une autre vie.»
Par ailleurs, aux États-Unis, où le nombre de naissances par femme demeure élevé (2,054 en 2004), les politiques natalistes sont rares ou inexistantes. Selon le rapport de 2004 [pdf] du bureau de la statistique américain (US Census Bureau), 60% des mères avec un seul enfant demeurent actives sur le marché du travail, comparé à 51% de celles qui ont deux enfants. Ce pourcentage est encore plus élevé (76 et 77% ) quand la mère a un baccalauréat ou un diplôme d'études supérieures, comparativement à celles qui ont un diplôme d'études secondaires (52% et 32%). Par contre, les mères dont le revenu est plus élevé ont moins d'enfants. Celles dont le revenu familial varie de 35 000$ à 75 000$ ont 1.8 enfants tandis que celles dont le revenu est de 20 000$ et moins ont 2.1 enfants.
Depuis 1990, on avait remarqué que la majorité des nouvelles mères retournaient au travail l'année suivant la naissance de leur enfant (59%). Depuis 2002, ce pourcentage a baissé à 55%, laissant supposer qu'un plus grand nombre de mères décident de rester au foyer, au moins la première année suivant la naissance de leur enfant.
Donc, aux États-Unis, celles qui ont des familles nombreuses ont tendance à rester à la maison. Selon l'analyse préliminaires des données statistiques de 2005, le taux de fertilité serait encore à la hausse, mais surtout chez les Noires, les hispanophones, les autochtones, les asiatiques et les résidantes de la côte du Pacifique. Chez les femmes caucasiennes, le taux de natalité serait légèrement à la baisse. Si l'indice de natalité continue d'afficher un taux élevé chez les 25-29 ans, l'augmentation la plus significative est parmi les femmes de 30 à 44 ans. Enfin, en 2005, on remarque aussi une augmentation des naissances hors-mariage. Ceci coïncide avec le fait qu'une majorité d'américaines choisissent le célibat ou l'union libre.
1/16/2007
Champions de la natalité
Publié par :
Christine Simard
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